30 sept. 2009

Mon boulot à Bamako

Je suis au Mali dans le cadre du Programme Uniterra du CECI qui agit en collaboration avec des partenaires sur le terrain. Finalement, c’est comme si j’étais prêté à un organisme ici et dans mon cas, c’est le Projet Karité du Ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Le karité étant traditionnellement une affaire de femmes, le développement de cette activité est perçu comme une mesure pour aider à sortir de la pauvreté les femmes qui y œuvrent. Elles sont nombreuses. On estime à 3 millions le nombre de femmes qui cueillent les noix de karité et ici campagne est souvent synonyme de pauvreté.

Je suis ici pour un mandat court : 2 mois. Mon intervention sera donc ciblée. Je dois développer le marché local. Pour ce faire, nous allons procéder à une quinzaine d’entrevues afin de mieux connaitre les besoins et habitudes de consommation de notre groupe-cible et recueillir leurs impressions sur nos produits. Nous ferons aussi des tests de marché auprès différents détaillants. Ici, à part quelques supermarchés où les produits de karité sont déjà présents, le réseau de distribution est totalement éclaté en une multitude de petites boutiques, de kiosques ou de revendeurs.

Je dois également organiser l’administration des ventes, des achats et des stocks. Il n’y a actuellement aucun système opérationnel et ils ne peuvent poursuivre leurs opérations de cette façon. Puis, je ferai la formation des diverses personnes impliquées. Finalement, je ferai une étude de rentabilité. Un horaire pas mal chargé finalement…

Aurai-je le temps de tenir à jour le blogue ? Suspense !
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26 sept. 2009

Le Bamako Social Club


Mon premier contact avec la musique cubaine à Bamako a eu lieu au Centre culturel français qui offre dans son restau-bar, le patio, une soirée Salsa chaque jeudi soir. Le groupe de 8 musiciens, d’une qualité surprenante, est composée en bonne partie de messieurs à la chevelure bien grise. On croirait avoir devant soi le Buena vista social Club. Mon voisin de table, Cheick Oumar Sissoko un cinéaste malien et ancien Ministre de la Culture (rien de moins), m’a appris que le cœur du groupe joue ensemble depuis le Lycée. Je lui ai demandé s’ils interprétaient de la musique cubaine à cette époque et il m’a répondu que oui. C’est la musique qui a rythmé sa propre jeunesse et qui est toujours bien vivante ici. Je lui ai fais part de ma surprise car en Occident, c’est l’album Buena Vista Social Club qui a véritablement propulsé la musique cubaine dans nos oreilles et dans nos jambes.

L’arrivée précoce de la musique Cubaine s’explique par l’orientation de gauche du pouvoir au Mali dans les années soixante. De nombreux musiciens Maliens ont alors fait un pèlerinage à La Havane et on peut encore aujourd’hui en récolter les fruits. La semaine dernière, je suis allé au Diplomate où se produit chaque semaine un groupe traditionnel avec Cora et autres instruments locaux. Au menu, de la musique malienne bien entendu mais aussi quelques pièces de musique cubaine. À la kora, c’est très harmonieux et en plus le joueur de djembé était particulièrement doué. Devant, trois danseurs maliens s’agitaient de façon spectaculaire. De quoi vous laisser soudés à votre chaise pour éviter d’exhiber un lourd handicap en ce domaine.

Par contre, ce vendredi, avec un groupe de jeunes coopérants québécois, nous sommes allés au Tempo, qui n’est pas un abri, mais un bar à ciel ouvert. Encore là, un groupe de 7 ou 8 excellents musiciens jouaient de la musique cubaine. Le chanteur avait une belle voix grave et riche et il n’avait rien à envier à ceux qu’on entend sur nos CD. Mais là, le public qui ne comptait à peu près aucun toubab (blanc) sauf nous, se déhanchait de façon naturelle et harmonieuse. Peu de gens dansaient les vrais pas de la salsa, on a donc pu se pointer sur la piste de danse et s’y agiter sans gêne. Le bonheur quoi !
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24 sept. 2009

Les négos de Copenhague, les motos de Bamako

L’écueil sur lequel risquent d’échouer les pourparlers de Copenhague est le fait que les pays en développement refusent de payer les pots cassés par les pays déjà développés. Nous, quoi!
‘’Pourquoi ne pourrions-nous pas avoir accès à votre mode de vie maintenant que nous l’avons en point de mire’’ nous disent-ils d’une certaine façon.

Une bonne illustration de ce phénomène est l’omniprésence des motos chinoises à Bamako. Apparues il y a quelques années, elles fourmillent maintenant dans tous les recoins de la capitale. La raison : 700$ canadien pour une moto flambant neuve. Toute une classe de petits salariés y a maintenant accès. Les routes en mauvais états pourraient être un frein à leur mulitiplication. Pas de problème : les chinois les refont et construisent ponts et échangeurs. C’est une façon concrète et facilement observable d’aider au développement. Ici, on aprécie.

La moto c’est la liberté. Elle permet de se faufiler entre les éternels bouchons et d’éviter les transports en commun vétustes et bondés. L’État sans moyen n’est pas en mesure de proposer une alternative publique. Le vélo, encore utilisé de façon marginale, n’est pas évident ici : il fait très chaud et les gens s’habillent de façon plutôt formelle comme on l'a vu dans mon texte précédent. Bref, les Maliens goûtent à la modernité. On est bien mal placé pour leur en vouloir.
Pour en voir plus: consultez l'album photo...Posted by Picasa

22 sept. 2009

La fête nationale d'un peuple fier

C’est aujourd’hui, 22 septembre, la Fête nationale des Maliens. Elle souligne leur indépendance face aux colonisateurs français. Je profite de cette occasion pour vous entretenir de la fierté des Maliens. Elle est frappante. Bamako est une ville assez désorganisé, pas très propres et les édifices et bâtiments sont plus souvent qu'autrement vétustes. Mais la foule nombreuse qui s’agite dans ses rues est magnifiquement vêtue et les vêtements colorés qu’ils portent sont toujours d’une propreté impeccable. Les gens que l’on croise ont la salutation facile, le regard est franc et le sourire sincère.

J’ai été surpris par le fait que la ville soit sécuritaire. Le vol est très mal vu ici. On m’a même dit que si on se fait voler et que l’on cri au voleur, celui-ci risque d’être lynché. On ne badine pas avec la fierté nationale. Les gens sont courtois, les nombreux vendeurs itinérants font leur boulot mais sont beaucoup moins insistants que ceux que j’ai croisés à Dakar par exemple.

Cette fierté m’a valu un petit incident. Hier, j’ai montré mon blog à des collègues Maliens. Mal m’en pris, car leur réaction a été très mitigé quand ils ont vu les tableaux illustrant le classement de leur pays dans les divers palmarès mondiaux. Leur première réaction a été de questionner la validité de ces mesures. On peut les comprendre. C’est une réalité dure pour des gens si fiers et qui portent en eux une indéniable grandeur humaine.
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21 sept. 2009

Le pays du Karité

Le pays du Karité, en fait ce sont des pays et qui sont situés au Sud du Sahara dans une bande qui va du Sénégal au Niger. Le Karité est le produit d’une amande d’un arbre fruitier et qui pousse dans la zone semi-aride entre le Sahel désertique et les forêts équatoriales plus au Sud. C’est probablement le territoire habité le plus pauvre au monde.

Le CECI intervient dans 4 pays producteurs : le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Guinée. Ces quatre pays produisent environ 50% de la production mondiale de karité. Ces pays ont plusieurs similitudes : Saul la Guinée, ils n’ont pas d’accès à la mer, ont peu de ressources naturelles et la grande majorité de la population est rurale et dépend de l’agriculture pour sa survie.

Malheureusement, les grandes cultures exportatrices, tels que le coton, rapportent peu. Les prix mondiaux étant maintenus artificiellement bas par les subventions agricoles des pays du Nord. Ce qui fait que les gens en arrachent : plus de 50% de la population de ces pays vivent avec moins de 1,25$US par jour que l’ONU identifie comme le seuil de pauvreté extrême.

PIB/habitant sur 225 pays : Mali 194, Burkina 196, Guinée 128 et Niger 216

Indice de développement humain /179 pays: Mali 168, Burkina 173, Guinée 160 et Niger 174. Les pays ayant de pires résultats sont tous en guerre.

Par contre, il y a de l’espoir. Ces pays font meilleur figure en ce qui concerne la corruption. Selon Transparency International sur 180 pays : Mali 96, Burkina 80 et Niger 115. La Guinée fait encore là bande à part:173. En comparaison l’Argentine et l’Arménie sont au 109ième rang. On identifie de plus en plus la corruption comme étant un frein majeur au développement économique.

Question liberté de presse, là aussi les résultats sont encourageants. Selon Reporter sans frontières sur 173 pays : Mali 31 (devant l’Italie !), Burkina 63, Guinée 99 et Niger 130. La liberté de presse est un bon indicateur des progrès démocratique. Le Mali est nettement à l’avant-garde. Les progrès sont beaucoup plus difficiles dans les deux autres pays.

On peut donc voir que ces trois pays ont désespérément besoin de valoriser leurs maigres ressources. Les avancées réalisées en terme de lutte à la corruption permettent d’envisager que les progrès économiques ne seront pas dévorés par des prédateurs humains.
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20 sept. 2009

Test

Ce blog a pour but d'informer et d'échanger.