26 sept. 2009

Le Bamako Social Club


Mon premier contact avec la musique cubaine à Bamako a eu lieu au Centre culturel français qui offre dans son restau-bar, le patio, une soirée Salsa chaque jeudi soir. Le groupe de 8 musiciens, d’une qualité surprenante, est composée en bonne partie de messieurs à la chevelure bien grise. On croirait avoir devant soi le Buena vista social Club. Mon voisin de table, Cheick Oumar Sissoko un cinéaste malien et ancien Ministre de la Culture (rien de moins), m’a appris que le cœur du groupe joue ensemble depuis le Lycée. Je lui ai demandé s’ils interprétaient de la musique cubaine à cette époque et il m’a répondu que oui. C’est la musique qui a rythmé sa propre jeunesse et qui est toujours bien vivante ici. Je lui ai fais part de ma surprise car en Occident, c’est l’album Buena Vista Social Club qui a véritablement propulsé la musique cubaine dans nos oreilles et dans nos jambes.

L’arrivée précoce de la musique Cubaine s’explique par l’orientation de gauche du pouvoir au Mali dans les années soixante. De nombreux musiciens Maliens ont alors fait un pèlerinage à La Havane et on peut encore aujourd’hui en récolter les fruits. La semaine dernière, je suis allé au Diplomate où se produit chaque semaine un groupe traditionnel avec Cora et autres instruments locaux. Au menu, de la musique malienne bien entendu mais aussi quelques pièces de musique cubaine. À la kora, c’est très harmonieux et en plus le joueur de djembé était particulièrement doué. Devant, trois danseurs maliens s’agitaient de façon spectaculaire. De quoi vous laisser soudés à votre chaise pour éviter d’exhiber un lourd handicap en ce domaine.

Par contre, ce vendredi, avec un groupe de jeunes coopérants québécois, nous sommes allés au Tempo, qui n’est pas un abri, mais un bar à ciel ouvert. Encore là, un groupe de 7 ou 8 excellents musiciens jouaient de la musique cubaine. Le chanteur avait une belle voix grave et riche et il n’avait rien à envier à ceux qu’on entend sur nos CD. Mais là, le public qui ne comptait à peu près aucun toubab (blanc) sauf nous, se déhanchait de façon naturelle et harmonieuse. Peu de gens dansaient les vrais pas de la salsa, on a donc pu se pointer sur la piste de danse et s’y agiter sans gêne. Le bonheur quoi !
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