1 déc. 2009

Montréal : Centre international de la commercialisation du Karité

D’un premier abord, cette idée doit vous paraître farfelue. Je vais tenter de vous démontrer en quelques lignes qu’au contraire, c’est une idée pleine de bon sens. Tout d’abord pourquoi un Centre international voué è la commercialisation du Karité? Pour valoriser cette ressource et s’assurer que les retombées vont profiter aux productrices du Sud et non aux intermédiaires du Nord. En ce moment, l’essentiel du commerce international du Karité se fait par des entreprises qui achètent les amandes brutes au Sud et les revendent au Nord. Ainsi, l’essentiel de la plus-value échappe aux productrices qui en ont pourtant grand besoin.

Depuis quelques années, et ce dans toute l’Afrique de l’Ouest, un travail considérable se fait avec le soutien des organismes de coopération internationale afin que les femmes qui récoltent le karité se regroupent en coopératives et transforment sur place les amandes en beurre de Karité de qualité. Les progrès sont remarquables à tel point qu’il est devenu urgent de développer les marchés pour écouler les stocks qui commencent à s’accumuler. Le marché local est limité par le faible pouvoir d’achet de ses consomateurs. Par contre, le marché des cosmétiques naturels et éthiques connait une croissance rapide. Mais pour y avoir accès, les coopératives doivent se regrouper. Un organisme international de commercialisation pourrait être un excellent catalyseur pour accélérer ce processus qui tarde à se concrétiser sur le terrain.

Or, tous s’entendent sur le fait que cet organisme devrait être situé à proximité des marchés qu’il a pour mission de développer. Le premier marché mondial est actuellement, et de loin, celui de l’Amérique du Nord. Comme les pays producteurs sont en majorité francophones, la candidature de Montréal commence à faire du sens. C’est aussi un lieu de communication naturel avec l’Europe et les déplacements y sont moins couteux qu’au départ de l’Afrique. De plus, le Québec a développé une expertise internationalement reconnue en développement d’activités commerciales à des fins sociales. Finalement, des ONG basées à Montréal soutiennent depuis longtemps des projets reliés au Karité. Bref, Montréal c’est LA place pour faire ce truc !

Cet organisme serait plus qu’un bureau de vente. Il pourrait développer des partenariats avec les acteurs du marché. Valoriser l’utilisation du Karité avec des outils de communication moderne. Favoriser le développement de la recherche. Suivre l’évolution des marchés en étant à l’affut des opportunités qui peuvent se présenter. Faire le lien avec les productrices afin de bien amarrer offre et demande. L’aide gouvernementale et les fondations privées pourraient être sollicitées afin de contribuer et faire ainsi en sorte que l’essentiel des revenus des ventes soit retourné aux productrices.

Grâce aux nouvelles technologies de communication, les représentantes des coopératives des pays producteurs seraient au cœur de la gouvernance de l’organisme. Ainsi, celui-ci ne serait pas une entité du Nord venant en aide à des populations du Sud, mais plutôt une véritable organisation internationale où les coopératives du Sud siègent d’office et auraient un rôle essentiel pour la prise de décision. À ma connaissance, ce concept novateur serait une première et marquerait un saut qualitatif pour le concept du commerce équitable. J’en ai parlé à plusieurs responsables de coopératives au Mali et ils sont enthousiastes face à ce projet. « Voilà ce dont nous avons besoin » m’ont-ils dit.

Alors, ai-je réussi à vous convaincre que cette idée n’est pas farfelue, mais plutôt un beau projet? Peut-être même aimeriez-vous contribuer à sa réalisation ?

J’attends vos commentaires sur le blogue ou encore par courriel : danielberthiaume@gmail.com
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1 commentaire:

  1. Salut Daniel, je viens tout juste de prendre le train de la commercialisation du beure de karité. Je salue ce projet et j'adhère à cette idée qu'il faut une alliance pour vendre mieux le karité, afin que les pauvres femmes qui sont à l'origine bénéficient plus. Seulementl mon problème reside dans la localisation du projet, Le Canada est trop loin de nos réalités, pourquoi pas le Mali, le Burkina , le Ghana , le Nigéria ... Je me dis que le prix de transport d'une tonne de beurre de karité donnera l'autonomie de vente à plus d'une coopérative de transformation de karité. Dans un premier temps rester en Afrique et ensuite on verra. nous serons tous là pour vous aider s'il le faut. Courage et à bientôt

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