24 oct. 2009

Voyage au pays du karité: premier de 4 textes

1.- Les Coop

Les Coop de productrices de karité sont évidemment situées en milieu rural. Comme notre lieu de travail est à Bamako, une tournée des centres de production a été organisée conjointement par le Projet karité du Ministère de la Promotion de la Femme et le CECI. Cette semaine, nous avons fait une tournée de 3 centres situés au cœur du Mali. Trois personnes m’accompagnaient pour cette tournée tout d’abord Aline Marchand, coopérante du CECI et Yakoure’oun Diarra, conseiller au Ministère. Tous deux travailleront au cours des prochains mois sur la gouvernance des Coop. Modibo Diarra (aucun lien de parenté avec l’autre) est notre chauffeur. Il est employé du CECI.

Le projet Karité et financé principalement par Unido, une agence des Nations-Unies ayant le mandat de développer l’industrie pour lutter contre la pauvreté. C’est le Ministère de la Promotion de la femme, de l’enfance et de la famille qui gère ce projet. Grâce à cette initiative, huit centres de production de karité ont été créés. Six de ces centres sont déjà en opération et deux autres sont en implantation. Chacun de ces centres regroupe des productrices d’une dizaine de villages. Chaque centre a bénéficié d’une bâtisse et des équipements nécessaires à la production à savoir : un broyeur, un torréfacteur, un filtreur, des moules pour fabriquer les savons et les marmites, pots et autres petits équipements.

Pour chaque centre, une personne du Ministère supervise les opérations et agit comme animateur et formateur. Le centre a en général deux employées permanentes à la production, une directrice et une responsable de la commercialisation. Chaque centre deviendra graduellement autonome sous la forme d’une coopérative. Chacune d’entre elle est gouvernée par un bureau composé d’une représentante par village. Chaque unité villageoise est une coopérative ou une unité informelle.

L’incorporation de toutes ces coopératives n’est pas une mince affaire. Pour obtenir sa charte, que l’on appelle ici le récépissé, il faut fournir une série de pièces justificatives qui sont parfois longues à obtenir. Les femmes membres du bureau provisoire doivent fournir trois documents à commencer pas le certificat de naissance que la plupart n’ont pas. Ici, comme en France, c’est la municipalité qui doit délivrer le certificat. La majorité des mairies en milieu rural n’ont même pas l’électricité, il n’y a pas l’ombre d’un ordinateur. Les bureaux sont désespérément vides et vétustes. Imaginons leurs systèmes de gestion. La démarche peut être longue. D’autant plus qu’il y a des frais. Celles qui ont de la difficulté à les assumer éviterons d’en faire mention, fierté oblige, et trouverons maints prétextes afin d’expliquer les délais.

Une fois le certificat de naissance obtenu, il faut le certificat de résidence et finalement le casier judiciaire. Celui-ci est émis par le Cercle, l’équivalent du département Français. On touche ici à un des problèmes de l’Afrique : une bureaucratie à la Française sans en avoir l’infrastructure et les moyens pour rendre le tout opérationnel.

À suivre
2) La plaine du Niger
3) L’ordre de mission
4) Une rencontre exceptionnelle
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